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Opération Nivea Avec Phoenix Botics; Une opération novatrice
Imaginez la scène : vous faites vos courses et, au détour d'une allée, vous tombez nez à nez avec un robot. Pas un simple gadget, mais un ambassadeur de marque autonome vous présentant le dernier sérum NIVEA. C'est la scène surprenante orchestrée par Phoenix Botics pour une campagne qui a récemment animé les allées de plusieurs hypermarchés Leclerc, et potentiellement Carrefour. Entre surprise, amusement et étonnement, les consommateurs ont été conquis.
Cette campagne a démontré le potentiel d'une communication innovante en point de vente. Alors, une question se pose : si de telles opérations sont un succès, pourquoi les robots ne sont-ils pas omniprésents dans le retail français ? La réalité, bien plus complexe et contre-intuitive qu'il n'y paraît, révèle des freins qui ne sont pas toujours là où on les attend.
Point n°1 : Le robot, meilleur ami de l'employé ?
L'une des premières images qui vient à l'esprit est celle du robot "voleur d'emploi". Selon une analyse du secteur, la crainte des syndicats et des employés constitue un frein culturel majeur à l'adoption de la robotique en France. Cette perception, bien ancrée, voit l'automatisation comme une menace directe pour la sécurité de l'emploi.
Cette perception, bien que compréhensible, se heurte pourtant à une réalité de terrain bien plus nuancée. La robotique a le potentiel de devenir un allié précieux en soulageant les employés des tâches physiques, répétitives et à faible valeur ajoutée. Une anecdote rapportée par un responsable d'hypermarché illustre parfaitement ce retournement de situation : alors qu'il était question d'arrêter l'utilisation d'un robot mobile, ses propres employés ont demandé à le maintenir en service. La raison ? La machine leur économisait plusieurs heures de travail par semaine, un temps précieux qu'ils pouvaient désormais consacrer au service et au conseil client. Loin de remplacer l'humain, l'automatisation peut ainsi revaloriser son rôle en magasin.
Point n°2 : Plus de robots pour plus d'interactions humaines
Un autre paradoxe surprenant est que les robots, loin de dépersonnaliser l'expérience client, peuvent en réalité la renforcer. L'opération NIVEA menée par Phoenix Rotics chez Leclerc en est l'exemple parfait. Les 9 robots déployés n'ont pas seulement fait la promotion d'un nouveau sérum ; ils ont surtout créé de l'engagement et de l'interaction.
L'opération de Bordeaux, en particulier, a offert une preuve tangible de ce potentiel. Fabien Guilbert, qui a contribué au projet avec son entreprise Kobotik, a partagé des observations de terrain particulièrement éloquentes :
Une vraie démonstration que la robotique peut créer de l’engagement, de la curiosité et amplifier la visibilité d’une marque en point de vente.
Ces mots mettent en lumière des faits concrets : les clients suivaient le robot dans les allées, intrigués, et posaient de nombreuses questions sur le produit. La commerciale présente sur place a même constaté une "hausse significative du nombre de personnes intéressées" par le sérum. Le robot n'a pas remplacé l'interaction humaine, il l'a provoquée et amplifiée.
Point n°3 : Le principal obstacle n'est pas la technologie, mais la culture
Si les robots peuvent être à la fois bénéfiques pour les employés et engageants pour les clients, qu'est-ce qui bloque leur déploiement à plus grande échelle ? Bien sûr, des obstacles économiques existent, comme les coûts d'investissement initiaux pour des entreprises aux marges serrées, ainsi que des obstacles réglementaires liés à une législation du travail stricte.
Cependant, ces défis semblent secondaires face au frein principal : la résistance culturelle. On se souvient par exemple d'un ancien grand dirigeant de Carrefour qui interdisait purement et simplement la présence de robots dans ses magasins pour des tâches comme les inventaires automatisés. Contrairement au marché américain où les robots se développent depuis des années, le retail français manque d'une "culture technologique" et d'une "prise de risque" plus affirmée. Cette frilosité culturelle explique en partie pourquoi une opération aussi réussie et visible que celle de NIVEA reste une exception notable plutôt que la nouvelle norme.
Conclusion : Prêts pour le futur ?
Les faits sont là : les robots en magasin peuvent améliorer les conditions de travail des employés, créer des expériences client mémorables et stimuler l'engagement. Les principaux obstacles à leur adoption ne sont finalement pas tant liés à la performance de la technologie ou à son coût, mais bien plus aux mentalités et à la culture d'entreprise.
Les campagnes comme celle de NIVEA prouvent que la technologie est prête. La véritable question n'est donc plus de savoir si les robots ont leur place dans nos magasins, mais si nos mentalités sont prêtes à la leur faire.


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